Types d'exploitations et risques associés

Les carrières souterraines rencontrées en Wallonie peuvent être regroupées en une série de catégories :

  • Carrières souterraines de craie ("marne"),
  • Carrières souterraines de craie phosphatée,
  • Carrières souterraines de tuffeau,
  • Carrières souterraines de phosphate,
  • Carrières souterraines modernes de silex,
  • Carrières souterraines néolithiques de silex,
  • Carrières souterraines de sables et grès tertiaires,
  • Carrières souterraines de sables industriels,
  • Carrières souterraines de terres plastiques du Condroz,
  • Carrières souterraines de terres plastiques du Hainaut,
  • Carrières souterraines de roches cohérentes (grès, calcaire et "marbres"),
  • Carrières souterraines d'ardoises,
  • Autres - Travaux de recherches minières.

Carrières souterraines de craie ("marne")

On trouve des exploitations souterraines de craie blanche ou marne :

  • autour de la ville de Mons et dans le Borinage (Quiévrain, Elouges, Dour, Boussu, Hainin, Wasmes, Quaregnon, Frameries, Jemappes, Flénu, Cuesmes, Ciply, Harmignies, Obourg);
  • dans une moindre mesure entre Mons, Binche et La Louvière (Ville-sur-Haine, Thieu, Estinnes, Saint-Vaast ?);
  • près de Saint-Ghislain (Baudour, Ghlin ?);
  • dans l'est du Brabant wallon (Grez-Doiceau, Wavre);
  • en Hesbaye (surtout le long de la frontière linguistique à Oreye, Villers-l'Evêque, à Wasseiges, Velaine, etc.);
  • au nord de Liège (Ans, Rocourt, Sainte-Walburge, Vottem, Juprelle, Liers);
  • dans les vallées du Geer et de la Basse-Meuse.

La craie était exploitée pour la fabrication de chaux (Mons, Borinage, Centre), les sucreries (Borinage) ou l'industrie (Mons, Borinage, nord de Liège) et surtout par les agriculteurs, pour le marnage des champs (Hesbaye, est du Brabant wallon).

Ces carrières ont été exploitées jusqu'à 30 ou 35 m de profondeur, par galeries ou par chambres et piliers abandonnés. Les galeries et les chambres d'exploitation ont fréquemment des dimensions de 2 à 5 m de largeur pour autant de hauteur. Elles ne sont séparées que par les massifs laissés en place pour tenir le toit et les terrains de couverture. Dans les exploitations rationnelles, ces galeries et massifs dessinent un réseau à mailles plus ou moins rectangulaires, où 50 à 75% de la craie sous une parcelle a été extraite (technique des chambres et piliers abandonnés).

Les marnières de Hesbaye sont plus modestes : on y trouve un réseau peu étendu de galeries-chambres d'exploitation, divagant et se ramifiant autour du puits. Les dimensions des galeries sont tout de même de l'ordre de 2 m de largeur pour 2 à 4 m de hauteur.

Etant donné les dimensions plurimétriques (hauteur et largeur) des vides et la nature du matériau, des effondrements importants se produisent régulièrement. Ceux-ci résultent de la chute progressive des bancs du toit, avec propagation jusqu'en surface (fontis). Des effondrements de près de 10 m de diamètre pour plusieurs mètres de profondeur ne sont pas rares, surtout après de longues périodes pluvieuses.

La présence de nombreuses poches et cheminées de dissolution d'origine karstique constitue un facteur de risque supplémentaire. En effet, les argiles de dissolution, sables tertiaires et limons qui en constituent le remplissage sont susceptibles de s'effondrer ou de s'écouler dans les vides de la carrière, provoquant une excavation en surface.

Ces exploitations existent depuis des temps reculés : le marnage des terres et les puits à marne sont connus en Gaule depuis l'époque gallo-Romaine; des fours à chaux sont attestés à Quaregnon dès 1442. Très peu d'entre elles ont pu être localisées. Le meilleur taux de localisation a été obtenu autour de Mons et dans le Borinage.

Carrières souterraines de craie phosphatée

Ces exploitations se sont développées à Baudour et au sud et à l'est de Mons (Cuesmes, Ciply, Mesvin, Spiennes, Saint-Symphorien et Havré), entre quelques mètres et plus de 40 m de profondeur (localement 60 m), sur des superficies parfois importantes (carrières de la Malogne, sur 80 ha à Cuesmes), localement sur deux niveaux (Saint-Symphorien, Baudour).

Ces carrières ont été exploitées par chambres et piliers abandonnés. Tant les chambres que les piliers laissés en place mesurent 4 à 5 m de côté pour 2 à 12 m de hauteur.

A Cuesmes, Havré et Saint-Symphorien, on a exploité certaines parties altérées de la couche suivant une technique très proche de celle utilisée en Hesbaye pour les exploitations de phosphate (tailles remblayées).

On y a tiré une craie grossière à forte teneur (5 à 20%) en phosphate de chaux, matière destinée à la fabrication d'engrais chimiques. Le phosphate de chaux, tel quel, n'est pas assimilable par les plantes et doit faire l'objet d'un traitement en usine en vue de sa transformation en phosphate assimilable.

Les risques sont les mêmes que pour les carrières de craie, avec en plus, des risques d'effondrements généralisés, relativement imprévisibles, dans certaines situations géotechniques et géologiques.

Les poches et cheminées karstiques présentent les mêmes problèmes que pour les carrières de craie. Elles sont particulièrement nombreuses de Cuesmes à Mesvin. A Cuesmes, les poches atteignent 30 m de profondeur : des alignements de dépressions profondes marquent en surface des effondrements de poches qu'on suit dans les travaux.

Il s'agit d'exploitations récentes (1874-1957), normalement bien localisées. Il n'existe de plans que pour une partie de celles de Cuesmes (peu précis), et de celles de Saint-Symphorien et, partiellement, pour une de Ciply et une de Baudour.

Carrières souterraines de tuffeau

Ces carrières ont servi à l'extraction de tuffeau, utilisé comme pierre de construction ou comme amendement calcaire (marnage), dans la région d'Orp-Jauche, Folx-les-Caves et de Wansin et dans la vallée de la Basse-Meuse. Le tuffeau de Ciply, au sud de Mons, n'a jamais été exploité en souterrain.

Ces carrières se développent en chambres et piliers abandonnés, ou par galeries, suivant des plans en général assez réguliers. Les dimensions des vides sont plurimétriques : à la Montagne Saint-Pierre (Basse-Meuse), les chambres atteignent et dépassent localement les 10 à 12 m de hauteur. Certaines de ces carrières s'étendent sur plusieurs hectares d'un seul tenant (Caster).

Les risques sont les mêmes que pour les carrières de craie ou de craie phosphatée, avec plusieurs cas connus d'effondrement généralisé brusque, ayant atteint plusieurs hectares.

Dans la Basse-Meuse, les cheminées karstiques, remplies d'argile de dissolution, de sables verts thanétiens et de limons quaternaires sont fréquentes et constituent des sources d'instabilité.

Très anciennes pour la plupart, elles sont généralement bien connues localement mais n'ont pas encore toutes été reportées sur carte par l'Administration.

Il existe des plans pour certaines d'entre elles, dressés par des particuliers ou des associations, après l'arrêt des travaux.

Carrières souterraines de phosphate

Entre 1884 et 1924, puis de 1940 à 1944, on a exploité, en Hesbaye liégeoise, une couche irrégulière de phosphate de chaux de quelques décimètres d'épaisseur, à des profondeurs variant de 7 à 30 mètres. Cette couche repose sur la craie blanche (marne) et est surmontée de plusieurs mètres d'un conglomérat à silex et d'une épaisseur variable (jusqu'à 15 m) de sables et de limons.

L'exploitation d'une parcelle était précédée du creusement d'un puits de sondage en son centre. Si le gisement était intéressant, une série de puits de 1 m à 1,5 m de diamètre étaient creusés en ligne, à 20 ou 30 m les uns des autres. Ces puits étaient rarement boisés. Ils débouchaient en surface au sommet d'un petit tertre constitué des terres de creusement et étaient surmontés d'un treuil à bras et d'une petite hutte de protection.

Au pied de ces puits courait une "maîtresse galerie", de moins de 2 m² de section, dont la base était creusée dans la couche de craie afin de lui donner une hauteur suffisante. De cette galerie partaient, perpendiculairement, tous les trois mètres environ, des galeries secondaires d'une dizaine de mètres de long. De part et d'autre de ces galeries, des tailles étaient ouvertes dans l'épaisseur de la couche de phosphate. Le toit, constitué du banc de silex, était soutenu par des massifs laissés en place et un boisage. Les vides en arrière du front de taille étaient remblayés au moyen des déchets d'exploitation et de la craie du pied des galeries. Lorsque le terrain était grand, plusieurs lignes de puits étaient en activité.

L'exploitation durait de quelques semaines à plusieurs mois, voire plus d'une année. La parcelle épuisée, le carrier passait à une suivante. Les puits étaient alors remblayés au moyen des terres du tertre, parfois après avoir barré l'accès à la galerie avec des murs de silex. La surface du sol était alors rendue à la culture.

Les matériaux extraits étaient traités dans quelques usines établies aux environs des exploitations (le phosphate de chaux, tel quel, n'est pas assimilable par les plantes et doit faire l'objet d'un traitement en usine en vue de sa transformation en phosphate assimilable).

Les chantiers étant remblayés et les galeries de faible section, il n'y a donc pas lieu de craindre des effondrements importants mais des tassements en surface ne sont pas exclus sous des surcharges importantes.

Des débourrages de puits sont très fréquents. Ils peuvent constituer un problème pour les constructions, voiries ou impétrants. La plupart de ces excavations sont remblayés directement par les agriculteurs, habitués à ce genre d'accidents. Ils provoquent cependant souvent l'inquiétude du public lorsqu'ils ont lieu dans des propriétés particulières, ce qui n'est pas rare (développement des agglomérations au-dessus des carrières ou exploitations sous celles-ci).

Ces milliers de puits (au moins entre 10 et 20.000), peuvent également constituer des voies d'accès préférentielles pour la pénétration de pollutions vers le sous-sol, en particulier vers la nappe des craies de Hesbaye,. Des précautions particulières doivent donc être prises ces zones.

Durant l'ensemble de la période d'activité, plus de 2.000 carrières auront été exploitées sous plus de 3.800 parcelles, dans 12 communes (34 anciennes communes). Sur les nombreux exploitants répertoriés, on constate qu'à peine une vingtaine d'entre eux occupaient la majorité des parcelles.

Les seules entités concernées sont (avec le nombre de carrières recensées) : Omal (1), Lens-Saint-Remy (2), Waremme (3), Bleret (1), Bovenistier (102), Celles (58), Viemme (27), Les Waleffes (223), Kemexhe (25), Hodeige (9), Lamine (48), Remicourt (192), Limont (313), Donceel (112), Jeneffe (39), Freloux (78), Fexhe-le-Haut-Clocher (41), Noville (106), Momalle (356), Lantin (7), Voroux-les-Liers (118), Fexhe-Slins (21), Liers (348), Milmort (88), Vottem (347), Hognoul (19), Awans (162), Fooz (182), Bierset (48), Ans (2), Loncin (3), Alleur (146), Xhendremael (1), Grâce-Berleur (2), Hollogne-aux-Pierres (70), Liège (Saint Walburge, 154), Rocourt (302).

On n'a pas tiré de phosphate en dehors de celles-ci, mais bien de la marne ou du silex, selon des techniques différentes ! Il n'existe donc pas de "puits à phosphate" hors de ces communes : l'assimilation des effondrements de marnières ou de carrières de silex à ces exploitations de phosphate conduit toujours à une sous-évaluation du risque (volume des vides très différents) !!!

Carrières souterraines modernes de silex

Ces carrières ont servi à exploiter le silex du Crétacé supérieur pour les faïenceries, la fabrication de pierres à fusil (Mons) ou de produits industriels tels que pavés de rue, pavés de fours à ciment, revêtements de broyeurs (Basse-Meuse).

Leur typologie rappellent alors les carrières de craie ou de tuffeau - couches qui renferment les bancs de silex - avec des dimensions de galeries plus réduites.

Les risques sont semblables à ceux des carrières de craie ou de craie phosphatée. Toutefois, elles sont presque toutes ouvertes en pied de versant de vallée (Meuse, Geer) hors des zones habitées et parfois à grande profondeur (vallée de la Meuse).

En Hesbaye, on a exploité une couche épaisse de silex, résultant de la décalcification des craies, pour l'empierrement des voiries.

Ces carrières, peu profondes, sous les limons et les sables tertiaires, se présentent sous forme de chambres d'exploitation plurimétriques, en voûte, reliées par des couloirs. Elles n'ont pas été remblayées. Elles peuvent parfois s'étendre sur une vaste superficie (Bergilers, Fooz).

Bien que la couche de silex soit compacte, le toit est souvent trop proche de la surface et des effondrements sont fréquents, surtout après de fortes périodes pluvieuses ou suite à des infiltrations. Leur localisation aux abords ou sous les routes représente un risque supplémentaire (coupure de voies de communication ou dégâts à des habitations riveraines postérieures).

On en connaît sous certaines agglomérations (Fooz, Oreye, Hodeige, …). Étant donné leur ancienneté, elles ne sont que rarement localisées.

Carrières souterraines néolithiques de silex

À l'époque néolithique, on a exploité des bancs de silex destinés à la fabrication d'outils. Ces exploitations étaient menées au moyen de courtes galeries, d'environ un mètre de haut, creusées à partir de puits de 10 à 25 m de profondeur. Ces petites carrières se jouxtent les unes les autres sur des surfaces parfois importantes (Spiennes, plusieurs dizaines d'hectares).

Partiellement remblayées, elles peuvent bouger suite à une surcharge importante et des effondrements ne sont pas rares. Il s'agit le plus souvent de débourrages de puits dont les remblais ont flué dans les galeries.

Elles ne sont connues que par des relevés archéologiques, tout autour de Mons (en particulier à Spiennes, Nouvelles, Mesvin et dans une moindre mesure, à Flénu et à Tertre-Douvrain et peut-être à Ghlin, le long de la route de Tournai), dans l'est du Brabant wallon et en Hesbaye (Avennes).

Carrières souterraines de sables et grès tertiaires

Dans le Brabant wallon, dans le quadrilatère Waterloo – Braine-l'Alleud – Nivelles – Lasne, on connaît localement des carrières souterraines de peu d'extension. On y exploitait les sables calcaires lutétiens (sous la dénomination de "marne") ou les bancs de grès ("pierres de marne") renfermés dans ces sables ou dans les sables lédiens sus-jacents, comme pierres de construction.

À l'est du Brabant wallon, on a exploité en souterrain un faciès particulier de ces grès lutétiens (grès blancs, dits "pierre de Gobertange") à Gobertange, Saint-Remy-Geest,…) ainsi que des grès landéniens, à Lincent.

La "marne" était employée localement pour l'amendement des terres de culture (le marnage annuel des terres était en général imposé dans le bail à ferme). Les grès étaient exploités pour la construction (habitations, fermes, remparts comme à Nivelles) ou pour la fabrication de pavés. Les grès de Gobertange ont été exploités jusque vers 1970.

L'exploitation de ces marnières semble avoir débuté au moins vers le XII-XIIème siècle. Les parties superficielles étant souvent décalcifiées par les eaux météoritiques, l'exploitation souterraine s'imposait presque systématiquement. Elle avait aussi l'avantage de ne pas consommer de surface de culture. Ces marnières sont aussi appelées "trous à marne" ou "puits à marne". La "marne" a été exploitée dans la partie supérieure des dépôts de sables lutétiens (plus riches en calcaire) à Waterloo, Braine-l'Alleud, Maransart, Ophain, Nivelles, Plancenoit, Loupoigne, Nivelles, Lasne, etc. (le Lutétien reprend l'ancien étage géologique Bruxellien).

Là où ces sables lutétiens sont recouverts de sables lédiens renfermant des bancs de grès calcareux, ces derniers ont localement été exploités comme pierres à pavés ou comme moellons, sous le nom de "pierres de marne". Les puits d'extraction semblent avoir été nombreux sur les hauteurs de Braine-l'Alleud, Lillois et Ophain. On y a également tiré, plus localement, des bancs de grès renfermés dans les sables lutétiens, comme pierres de construction ou comme pierres à pavés (Nivelles).

Les exploitations les plus connues de grès lutétiens se trouvent à l'est du Brabant wallon, à Gobertange et Saint-Remy-Geest, où ils ont été exploités sous le nom de "pierre de Gobertange".

Les grès ont été très fréquemment exploités en souterrain pour des questions de consommation de surface de culture ou d'habitat mais surtout pour limiter l'extraction aux seuls bancs de matériaux utiles, sans terrassement importants de découverture et d'accès (et sans autres outils que des pelles et des mannes).

Qu'il s'agisse de marne ou de grès, on exploitait au départ de puits, profonds de quelques mètres à 25 m, d'où partaient des galeries divagantes ou rayonnantes. Dans la région de Gobertange et sous Bruxelles, on sait que l'exploitation de grès se faisait fréquemment par "galerie tournante" : la galerie-chambre d'extraction tournait autour du puits, en creusant d'un côté de la galerie et en remblayant avec le sable et les déchets de pierres de l'autre côté.

Des affaissements de terrains et des débourrages de puits restent fréquents dans les zones où on a exploité la "marne" et les grès suivant ces techniques (y compris dans le périmètre de l'agglomération bruxelloise). Les risques sont liés aux vides résiduels et sont, a priori plus importants dans les marnières, où l'essentiel de la matière était prélevée, que dans les exploitations de pierres de marne, où le sable restait au fond en remblais.

Etant donné la nature meuble des matériaux, les infiltrations brutales ou récurrentes d'eau sont de nature à augmenter considérablement les risques d'affaissement. Des excavations apparaissent souvent après de fortes pluies (on peut craindre que certains affaissements de voirie, attribué à des fuites d'eau ou d'égout, puissent en fait trouver leur origine dans un affaissement de carrières ou avoir été aggravé par affouillement de ces anciennes exploitations).

Il n'existe pas de documents administratifs localisant ces carrières. Seules celles de Gobertange sont connues avec assez de détails. Les données historiques et toponymiques disponibles signalent des exploitations souterraines à :

  • Waterloo (Chenois, vers les rues de Champ Rodange et de Carnaute; …);
  • Braine-l'Alleud (Rue à la Marne; au Foriest près du cimetière; Avenue des Marnières; …);
  • Ophain – Bois Seigneur Isaac (Rue à la Marne; …);
  • Lillois;
  • Nivelles;
  • Vieux-Genappe (environ 170 exploitations le long de l'ancienne route de Nivelles; …);
  • de Plancenoit à Loupagne;
  • Maransart (conjointement à des exploitations à ciel ouvert, …);
  • Ohain (Route des Marnières; …)

Des affaissements importants dus à des carrières souterraines sont mentionnés à :

  • Waterloo (rue Rodange, 2002; Avenue de Fontainebleau, 1965-66;…);
  • Braine-l'Alleud (Place de la Station, 1902; Rue Léon Jourez, 1940; le long de la route de Hal, au lieu-dit "Garde Cassart", 1962; Avenue de l'Aiglon, 2010;…);
  • Ophain (Rue de la Houlette, 2006; …);
  • Nivelles (au lieu-dit "Jérusalem", en 2002; sous le contournement, s.d.; …).
  • Ittre (sur le tronçon Huleu – Bornival de la route du Croisseau, 1991, où le phénomène serait fréquent; …);
  • Plancenoit (le long de la Chaussée de Charleroi, 1940-45; entre la Carrière Hannotelet et la Rue des Pèlerins, 1993-4; …);

Carrières souterraines de sables industriels

Vu la nature particulière du matériau, peu cohérent, ce type de carrière souterraine est très rare.

Les plus importantes se situaient à Havré (Mons), sous le Bois du Rapois, sous plusieurs hectares et à plus de 20 m de profondeur. Elles ont été exploitées entre 1885 et 1910 environ. Les risques sont difficiles à estimer : on n'y connaît aucun affaissement. Tout porte à croire que ces carrières se sont refermées sur elles-mêmes depuis longtemps. Des risques de tassement sous une surcharge peuvent toutefois subsister. Elles sont bien localisées.

D'autres ont existé, dans le cadre d'exploitations de terres plastiques dans le Condroz : il s'agissait d'amas ou de couches de sables purs, intercalés dans les argiles, et utilisés notamment par les verreries et cristalleries. Ces exploitations sont à considérer comme des exploitations de terres plastiques.

Une carrière souterraine de sable rouge est connue à Liège (Sainte Walburge).

Carrières souterraines de terres plastiques du Condroz

Le Condroz est jalonné d'alignements de vastes poches karstiques (kryptokarst : karst ancien comblé et recouvert par des dépôts géologiquement plus récent comblées par des matériaux meubles d'âge tertiaires, descendus progressivement dans ces dépressions alors en évolution). Les matériaux accumulés en strates lenticulaires sont des argiles, des sables et des lignites. Ces poches peuvent atteindre plusieurs hectares en surface et plusieurs dizaines de mètres de profondeur.

Les argiles exploitées présentent différentes qualités qui les rendent propres à la fabrication de céramiques ordinaires ou de produits réfractaires (céramiques spéciales, pipes, produits industriels, etc.). Certains sables présentaient une pureté convenant aux verreries et cristalleries.

Ces argiles sont exploitées depuis au moins la fin du Moyen-Âge, notamment par les fondeurs de cuivre et de laiton de Dinant. L'extraction a connu sont apogée aux 19ème et 20ème siècles, les dernières carrières ayant cessé leurs activités vers 1973.

L'extraction se faisait à partir de puits ouverts en périphérie (stable) du gisement d'où partaient des galeries-tailles où on grattait ou découpait l'argile jusqu'aux limites de la poche. Les galeries abandonnées se refermaient d'elles-mêmes sous l'effet de la plasticité de la roche.

L'ouverture de galeries à divers étages d'exploitation jusqu'à épuisement des couches intéressantes, puis leur écrasement ont laissé en surface des dépressions plus ou moins vastes et profondes ("défoncés"), fréquemment occupées par des mares et des étangs. Ces dépressions ont souvent été remblayées par des matériaux d'origine et de caractéristiques inconnues. Les anciennes cartes topographiques montrent très bien ces alignements de dépressions, de mares et d'étang à travers tout le Condroz.

On connaît plus d'une centaine de carrières de ce type dans le Condroz, jusqu'à Tilff, ainsi que vers Couthuin et dans l'Entre-Sambre et Meuse. On en trouve notamment à Celles, Anseremme, Braibant, Hamois, Emptinne, Emptinnale, Natoye, Florée, Sorée, Gesves, Ohey, Andenne, Coutisse, Bonneville, Sclayn, Namèche, Haltinne, Haillot, Bouge, Loyers, Dave, Wierde, Naninne, Faulx-les-Tombes, Mozet, Wépion, Couthuin, Saint-Georges sur Meuse,...

Il existe toujours un risque de tassement résiduel des exploitations ou des remblais sous l'effet d'une surcharge apportée. Il convient donc de prendre les précautions nécessaires avant d'y construire.

Il convient également de s'assurer de la présence de puits d'accès aux limites du gisement (ils débouchaient souvent au sommet d'un petit tertre ou d'une plate-forme), et de leur état de remblayage, car ils peuvent constituer un danger pour la sécurité des personnes ou affecter la stabilité des constructions, voiries ou impétrants.

Carrières souterraines de terres plastiques du Hainaut

On a exploité les argiles d'âge wealdien (Crétacé) dans le Hainaut autour de Saint-Ghislain (Villerot, Hautrage, Sirault, Baudour), au nord de Mons (Saint-Denis) et à La Louvière (Thieu, La Louvière sud, Saint-Vaast).

Ces argiles sont exploitées depuis le Moyen-Âge pour la fabrication de poteries, de céramique et plus tard pour la production de produits réfractaires.

Elles ont été extraites à ciel ouvert, mais aussi, dans les localités précitées, au moyen de puits droits ou de puits-bouteilles. Elles sont toujours exploitées, par carrières à ciel ouvert, à Hautrage.

Il s'agit en fait de puits de très forte section (plusieurs mètres de diamètre) et d'une profondeur variant de quelques mètres à plus d'une trentaine de mètres. Certains de ces puits s'élargissaient à la base, dans les couches d'argiles les plus intéressantes (prenant alors une allure en bouteille, d'où le nom de "puits-bouteilles"). Parfois de courtes galeries permettaient d'élargir le champ d'action. Ces puits étaient assez proches les un des autres et étaient en principe remblayés par les morts-terrains des puits ou des carrières à ciel ouvert voisins.

Ces puits étaient revêtus d'aires retenant des fascines ou des planchettes. Ils étaient desservis par des treuils à main ou mécaniques. L'extraction par puits a cessé dans les années 1950.

Administrativement, il ne s'agissait pas de carrières souterraines mais de carrières à ciel ouvert, car voyant la lumière du jour directement.

Les seuls risques sont liés à la nature et à la compacité des remblais et au fait qu'on ne les repère que difficilement (parfois sous forme de cuvettes peu profondes avec une mare).

Carrières souterraines de roches cohérentes (grès, calcaire et "marbres")

Sont regroupées, sous la dénomination de "carrières souterraines de roches cohérentes", une série d'exploitations ayant en commun d'avoir extrait des roches dures, à usage de construction ou d'ornementation essentiellement, et plus marginalement comme matériaux industriels.

On y retrouve les carrières souterraines :

  • de grès et schistes houillers, connues sous le nom de "baumes", entre Flémalle et Herstal;
  • de grès houiller, dans le charbonnage de Ben, à Ben-Ahin (Huy);
  • de grès famennien, surtout exploités pour la fabrication de pavés (Mévergnies/Brugelette, Comblain-au-Pont, Wandre, Esneux) ou de bacs à acide (Villers-le-Temple);
  • de calcaires viséens pour la fabrication de moellons, de pierres de taille et, accessoirement, de chaux à Namur (versant nord de la vallée, entre les Fonds d'Arquet et les Grands Malades), Maizeret, Thon-Samson, Esneux;
  • de calcaires carbonifères destinés à l'industrie marbrière, dont le marbre noir de Dinant, entre Dinant (Fonds de Gemechenne) et Denée (le long de la vallée de la Molignée, notamment), et le marbre bleu belge vers Salet et Mettet,
  • de calcaires dévoniens (frasniens) donnant le fameux marbre noir de Mazy ou de Golzinnes (de Mazy aux Isnes, Rhisnes);

Ces carrières ont généralement été exploitées selon la méthode des chambres et piliers abandonnés. Elles comportent des vides de dimensions plurimétriques, voire décamétriques (carrières de calcaires Namur, carrières de marbre noir des environs de Mazy et de marbre noir et Sainte-Anne de l'est de l'Entre-Sambre et Meuse). Les profondeurs atteintes vont de quelques mètres à plus d'une centaine de mètres pour certaines carrières de marbre.

Dans les carrières de Namur, certaines chambres atteignent 20 m de côté pour 10 m de hauteur, avec des dimensions pouvant atteindre 55 m de longueur, pour 20 m de largeur et 10 m de hauteur. Le sol de certaines de ces salles se situent à moins d'une vingtaine de mètres sous des quartiers habités.

Les carrières de marbre noir de la bande Mazy – Rhisnes présentent des pendages marqués (5 à 25°) et un taux de défruitement important, avec des piliers de très faible section, parfois complétés de piliers artificiels. Celles des environs de Denée présentent des pendages de 60° à 70°, avec des ouvertures importantes (plusieurs mètres) et des piliers minimalistes.

Les phénomènes d'instabilité y sont fréquents : ils peuvent résulter d'infiltrations, d'une surcharge en surface, d'une karstification ou d'un dimensionnement insuffisant des piliers de soutènement.

L'instabilité peut se manifester sous forme d'un fontis (effondrements Rue du Pied Noir à Namur, 1994 et 2003) ou par l'effondrement brutal de tout ou partie de l'excavation (Rhisnes, 1963).

Il faut en outre signaler qu'elles sont fréquemment desservies par des puits de très forte section, dont on ignore généralement s'ils sont sécurisés. Le débourrage de ces puits (souvent des déchets divers rejetés dans ces excavations) donnent lieu à des accidents spectaculaires (Denée, 2010, débourrage brutal d'une "cheminée" de 5 m sur 6 m, sur une carrière de marbre).

Ce type de carrière présente un danger non négligeable pour la conservation des propriétés de surface et pour la sécurité des personnes;

Carrières souterraines d'ardoises

Les ardoisières comptent parmi les plus vastes carrières souterraines de Wallonie. On y exploitait des couches de phyllades ardoisiers de plusieurs mètres d'épaisseur, souvent fortement inclinées.

Les ardoises ont d'abord été exploitées à ciel ouvert, puis à partir du 18ème siècle (parfois plus tôt sur certaines zones), les chantiers se sont majoritairement enfoncés sous terre. Les couches exploitées ("veines ardoisières") peuvent atteindre une vingtaine de mètres d'épaisseur, comprenant de la bonne ardoise et des roches non valorisables.

L'extraction des blocs se pratiquait dans des chambres pluridécamétriques, juxtaposées ou superposées, reliées par des galeries. La taille des blocs à débiter ayant lieu au fond, les déchets et les stériles d'exploitations restaient sur place et servaient à remblayer les chambres. Les dimensions de celles-ci atteignent parfois des dizaines de mètres de hauteur dans les carrières ouvertes dans des couches fortement inclinées. Plusieurs chambres peuvent être étagées le long de la pente de la couche ("veine ardoisière")

L'accès aux carrières se pratiquait par puits de forte section et par galeries de forte section inclinées (parfois avec une forte pente).

Les dimensions des vides sont telles que les risques d'instabilité à grande échelle ne peuvent être négligés, tout comme les dangers présentés par les puits et les plans inclinés d'accès.

Des phénomènes d'instabilité générale reste possible, comme ce fut le cas à l'ardoisière de Warmifontaine au début du 20ème siècle, où plusieurs habitations en surface avaient subi des dommages notables.

Il faut attirer l'attention sur le danger à circuler dans ces carrières, dont les remblais instables peuvent être cause d'accidents.

La plupart des ardoisières ayant été exploitées sous le niveau naturel des eaux, les travaux sont souvent noyés. De nombreuses galeries d'accès ont été équipées d'une fermeture spéciale en vue de les aménager comme refuges pour les chiroptères.

La plupart des ardoisières se situent en milieu forestier ou agricole, entre Alle-sur-Semois et Neufchâteau, à Martelange, à Vielsalm, à Recht ainsi qu'entre L'Escaillières et Oignies-en-Thiérache.

La province de Luxembourg a imposé, par arrêté, la tenue de plans dès 1840.

Autres - Travaux de recherches minières

On peut signaler des carrières souterraines de coticule à Vielsalm (pierre à rasoir), de schistes noirs à Ottignies (colorant), de fluorine à Doische (industrie chimique et sidérurgique) ou de barytine à Vierves et Ave-et-Auffe (industrie chimique, paramédicale et pétrolière).

En fait, ces exploitations de barytine auraient dû faire l'objet d'une concession, à l'instar de celle octroyée en 1868 pour la mine à ciel ouvert de Fleurus. L'Administration des Mines les a cependant tolérées sous le régime des carrières souterraines.

En outre, on trouve un peu partout des puits, galeries ou petites exploitations, correspondant à des travaux de recherches de mines métalliques, en vue de demander une concession. Ils ont été abandonnés pour improductivité ou pour refus de concession du fait des dimensions des gîtes.

Les travaux de recherches de mines métalliques et les carrières de barytine ont la même typologie que les petites mines métalliques concédées et présentent les mêmes risques.

Ils ont le même statut juridique et administratif que les carrières souterraines.

Il n'existe que peu de dossiers ou de plans permettant de les localiser. La plupart ne sont connues que par les recherches d'historiens, de géologues ou de minéralogistes amateurs.

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