Carte géologique
L'âge d'une formation géologique n'est pas très utile pour celui doit utiliser la carte géologique à des fins professionnelles et est, en pratique, très difficile à réaliser sans l'appui de spécialistes biostratigraphes. Les fossiles ne sont pas toujours présents (ex. Cambrien, Dévonien inférieur, etc.). Les étages sont souvent d'une complexité lithologique difficile à représenter avec précision sur la carte (ex. limite d'un étage au sein d'une formation ou plusieurs formations très différentes au sein d'un même étage).
Les principales unités cartographiées sur l'ancienne carte géologique à 1/40 000 sont les étages. C'est donc une carte chronostratigraphique. Pourtant, pour tenter de résoudre les problèmes liés à la diversité lithologique, les auteurs ont subdivisés ces étages en unités basées sur la lithologie et/ou sur leur position relative dans l'étage ("assises").
Dans certains cas cependant les cartes devenaient purement lithologiques: ainsi la carte géologique du Massif de Philippeville dont la légende du Frasnien inférieur regroupe tous les schistes et tous les calcaires quelque soit leur place dans le Frasnien inférieur (Fr1m,y,o,p) |
Autre exemple, en Lorraine belge (voir ici) du fait du fort diachronisme des unités lithostratigraphiques, les auteurs du passé ont été amenés à créer des assises sans aucune justification lithostratigraphique (Metzert ou Warcq). |
Ce système, justifié à cette époque, est incompatible avec la rigueur scientifique actuelle et avec les progrès réalisés dans toutes les disciplines des Sciences de la Terre depuis cent ans.
C'est pourquoi les cartes géologiques actuelles comme la carte de la Wallonie à 1/25000 sont basées sur la lithostratigraphie. Les formations constituent les unités cartographiées et leurs liens avec l'échelle chronostratigraphique figurent seulement dans la légende de la carte et dans le livret explicatif.
Une synthèse des unités lithostratigraphiques de la Belgique et de leurs relations avec les autres unités stratigraphiques est parue dans la revue Geologica Belgica (Lithostratigraphic scale of Belgium, vol. 4/1-2, 2001).
Il est évident qu'à plus petite échelle (à 1/100 000, voire une carte de synthèse de la Wallonie), d'autres regroupements devront être faits. En règle générale, pour des raisons pratiques, ce seront les critères chronostratigraphiques qui seront choisis (plus l'échelle est petite, plus le critère distinctif de l'unité doit être général)
En résumé, la Carte géologique de Wallonie à 1/25 000 est une carte lithostratigraphique car, en plus des critères scientifiques, c'est l'option la plus utile et intéressante pour le plus grand nombre d'utilisateurs. En indiquant la nature des roches et la structure du sous-sol, elle peut servir :
- à ceux qui sont exploitent les roches du sous-sol (carrières) ;
- à ceux qui exploitent les ressources en eaux souterraines ;
- aux entreprises de construction ou de génie civil, qui s'intéressent aux propriétes du sous-sol, sa stabilité ou son aptitude à être creusé ;
- à ceux qui sont concernés par les problèmes de protection de l'environnement liés à la nature du sous-sol (décharges, rejets divers) ;
- aux naturalistes, professionnels ou amateurs.
Les utilisateurs doivent cependant être conscients qu'entre les roches représentées sur la carte géologique et la surface du sol, existent souvent des formations dites superficielles, d'âge quaternaire. Elles ne sont figurées que lorsqu'elles ont une extension géographique et une épaisseur importantes (ex. les limons). Des informations concernant cette couche superficielle peuvent être trouvées sur la carte des sols de la Belgique à 1/20.000, qui est un document utile pour une bonne interprétation de la nature du sous-sol.