Éboulements de parois rocheuses

L'Université de Liège (Unité de Géographie Physique et Quaternaire) a été chargée de classifier et cartographier les versants susceptibles d'engendrer des éboulements rocheux, ainsi que de définir des périmètres de contraintes.

En Wallonie, la grande majorité des fortes pentes coïncident avec les versants des cours d'eau principaux. Toutefois, l'encaissement de la Sambre est dans l'ensemble moins marqué que celui de la Meuse et de ses affluents. Par ailleurs, la notion de risque étant étroitement liée à la distance entre les éléments soumis et soumettant, l'étude s'est limitée aux versants situés dans ou à proximité de zones urbanisables. Les régions de plus forte urbanisation sont localisées le long des cours d'eau principaux et non au coeur de l'Ardenne où les pentes sont les plus fortes mais où la densité de constructions est très faible.

Cette étude s'est déroulée en plusieurs étapes :

  • entre 1999 et 2002, une première sélection de 58 planches de l'ancienne carte IGN couvrant les abords des cours d'eau que sont la Meuse, la Sambre, la Vesdre, l'Amblève, l'Ourthe, le Hoyoux, la Mehaigne et l'Aisne et des villes de Liège, Verviers, Charleroi, Namur, Mons, Huy et Dinant ;
  • en 2003, une deuxième sélection de 58 planches reprenant les vallées de la Semois et de la Lesse, les zones d'habitat de Saint-Vith, Ottignies, Bouillon, Saint-Hubert, Spa, Vielsalm, Martelange et Couvin ;
  • en 2005, une troisième sélection de 38 planches susceptibles de présenter des versants dangereux à proximité de zones urbanisables ou de voies de communication.

La couche des périmètres de contraintes d'éboulements est actuellement la seule consultable sur l'application "Thématiques sous-sol".

Versants supérieurs à 30°

Seuls les versants de plus de 30° ont été cartographiés. En effet, la pente d'équilibre des éboulis de gravité secs est toujours de 35°. En dessous de cette pente, les blocs et cailloux se déplacent sans perdre le contact avec le versant pour autant qu'ils y reposent déjà. Lorsque la pente est supérieure à 35°, ils peuvent avoir des trajectoires en chute libre le long de parois verticales ou se déplacer par saltation sur des versants dont la pente est de l'ordre de 35°. Le processus de saltation peut se poursuivre lorsque la partie inférieure du versant a une pente inférieure à 35° et que les blocs l'abordent avec une inertie suffisante. Lorsqu'un versant a une pente inférieure à 35° sur toute sa surface, le risque d'éboulement sensu stricto est donc nul et les mouvements de masse qui peuvent s'y produire sont limités à la couverture de roches meubles et sont à considérer comme des glissements de terrain sens lato. Ce type de risque n'était pas à prendre en considération dans cette étude.

Il est à noter qu'au moment de l'étude, les modèles numériques de terrain étaient trop onéreux et n'avaient qu'une précision limitée. Seul la lecture du rapport entre la distance entre les courbes de niveau et l'équidistance des cartes topographiques et les observations de terrain ont permis la délimitation des fortes pentes. De même, les talus régularisés à moins de 45° de long des axes routiers ou à proximité de zones urbanisables n'ont pas été pris en compte dans la mesure où ils répondent aux prescriptions de "cahiers des charges" destinées à assurer leur stabilité.

Enfin, afin de limiter le nombre de versants, les "versants unitaires" se présentent sous trois aspects différents :

  • une unité morphologique de pente supérieure à 30°, comprise entre deux vallées ou vallons à écoulement permanent où sa hauteur devient nulle ;
  • plusieurs versants de pente supérieure à 30° de petite taille à proximité d'une même zone ou d'une même route ;
  • deux versants formant un angle de confluence.

Pour chacun d'entre eux, une fiche technique a été complétée lors de visites de terrain. Elle reprend une série de critères spatiaux, géomorphologiques, géologiques, hydrologiques et biologiques ayant permis la classification quant au risque d'éboulements. Outre des éléments propres à la gestion des données (identification de la fiche, du versant et des photographies, auteurs et localisation des observations), la fiche technique reprend :

  • la description des équipements : zones urbanisables ou route sous gestion régionale localisées à moins de 50 m ;
  • la localisation des équipements par rapport au versant : les constructions et routes peuvent jouxter, jouxter sur une portion, jouxter nulle part ou empièter le versant, à son sommet, sur ou au pied de celui-ci ; 
  • une série d'observations relatives au versant : la hauteur maximale, l'intensité de la pente (entre 30° et 45° ou supérieure à 45°), le pourcentage de la surface présentant des parois de plus de 70° (subverticales), la présence de rochers "en surplomb", et la présence d'abrupts aménagés de moins de 5 m de hauteur sur le versant (tranchées de routes, fonds de propriétés, ...) ;
  • une caractérisation de l'état des roches nues : essentiellement observées au niveau de fronts de taille de carrières en activité ou abandonnées : la nature de la roche (pour autant qu'elle soit homogène), le pourcentage de la surface occupée par des roches nues (au moins équivalent au pourcentage de la surface présentant des parois de plus de 70°), la fissuration (joints de stratification, diaclases, failles, plans de schistosité, ...) qui a pour effet d'isoler des blocs et/ou panneaux rocheux, la présence de racines dans les fissures qui facilitent le descellement de blocs, la taille des éléments (inférieurs à 2 m : blocs; supérieurs à 2 m : panneaux), le pendage (très souvent variable sur l'ensemble du versant), la présence de végétation pouvant stabiliser le versant (limitation du ravinement, assèchement du sol) et la présence de zones particulièrement humides (petits vallons à écoulement épisodique au sein d'un versant) ;
  • des éléments "divers" : la présence de signes d'instabilité notoire (treillis, digues, signal de chute de pierre, ou béton projeté, murs maçonnés), la présence d'une voie férrée qui pourrait subir aussi des éboulements, ...

Une cote pour chaque versant a été octroyée par sommation des cotes attribuées aux critères relevés en fonction de leur faculté à faciliter l'apparition ou à aggraver l'impact des éboulements. Sur base de leur cote, les versants ont été repris dans l'une des trois classes :

  • les versants à risque élevé (cote supérieure à 350 points) qui doivent retenir une attention toute particulière de la part des décideurs ;
  • les versants à risque modéré (cote comprise entre 200 et 349 points) dont la hauteur maximale est particulièrement  élévée mais dont les pentes sont régularisées et où  la végétation est importante (souvent arbustive) ;
  • les versants à risque faible (cote inférieure à 200) dont la pente ne dépasse guère celle de l'éboulis de gravité, qui ne présentent pas d'affleurements de roches nues et sont protégés par une couverture végétale (souvent arbustive).

Zones de contraintes d'éboulement

ssol_eboulctr.jpgDes zones de contraintes ont été définies autour des parois rocheuses particulièrement sensibles observées au sein des versants analysés dans la première partie de l'étude. La hauteur a été estimée tout au long des parois rocheuses sur le terrain et sur la carte topographique. Les éléments sensibles et la raison de leur danger ont été recensés, les protections ont été décrites et diverses notes ont parfois été ajoutées. Si le versant comporte plusieurs parois, chacune d'entre elles a été analysée.

Un périmètre de contrainte a été défini tant au sommet qu'au pied de la paroi. En effet, tendant vers une pente d'équilibre, le sommet risque progressivement de s'ébouler en reculant et le pied d'être couvert d'éboulis.

Le périmètre de contrainte a été délimité de la façon suivante :

  • en retrait du sommet du versant, une zone dont l'extension horizontale est égale à la hauteur est prévue en cas de recul par effondrement ;
  • à partir du pied du versant, une zone dont l'extension horizontale est égale à deux fois la hauteur du versant est prévue de façon à tenir compte de la distance que pourraient parcourir des blocs en fonction de leur inertie.

D'autres observations faites sur le terrain ont permis d'affiner le tracé du périmètre. Par exemple, il a été tenu compte du fait qu'un ressaut ou une digue peuvent réduire le déferlement des blocs et cailloux ou qu'une ligne d'habitations fait écran pour des constructions situées au-delà.

Les périmètres de contrainte ainsi délimités n'impliquent pas nécessairement l'interdiction de construire, mais elles avertissent d'un niveau de risque qui doit faire l'objet d'une étude géotechnique spécifique.

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