Exploitations souterraines en Wallonie
Le territoire de la Région wallonne bénéficie d’une situation géologique particulière sur le bord nord de l'Ardenne, qui en a fait de tout temps un champ d'exploitation de ressources minérales diverses.
L'exploitation souterraine des mines et des carrières, en particulier, y a été intensive dès le début du 12ème siècle. Elle n'a cessé qu'en 1984, année de la fermeture du dernier charbonnage (Roton - Sainte Catherine). Les dernières mines métalliques ont cessé leurs activités peu après la guerre - si on excepte la mine de baryte à ciel ouvert de Fleurus (1996) - et la dernière mine de fer, en 1976 (Musson-Halanzy). La mine de pyrite de Vedrin - Saint Marc est toujours considérée comme en activité, étant maintenue en état pour le captage d'eau qui en dépend. Les dernières ardoisières de Martelange et de Warmifontaine ont cessé leur activité il y a quelques années. Seule existe encore une carrière de marbre noire active en 2012, à Mazy (S.A. Merbes-Sprimont à Gembloux).
La densité élevée de la population (moyenne de 204 habitants/km²) entraîne une forte pression sur l'occupation du sol, avec un développement des zones urbanisées ou équipées, sur des terrains jadis laissés à l'écart, du fait notamment de la présence de travaux souterrains.
Or, force est de constater que les contraintes liées à l'activité extractive ancienne font rarement l'objet d'une prise en compte approfondie dans l'élaboration des projets, tant publics que privés. Il semble qu'il faille en chercher la cause à la fois dans un manque de connaissance de ce problème tant de la part des services publics que du public en général et dans un défaut d'informations facilement accessibles.
Les pages suivantes sont destinées à fournir une information synthétique sur les différents types d'exploitations souterraines en Wallonie, sur les aspects techniques et géologiques, sur leur nature juridique, les risques associés et les contraintes administratives ou techniques que la gestion de ces risques entraîne.
Elles ont aussi pour objectif de casser l'image traditionnelle de l'exploitation des mines, souvent associée aux charbonnages modernes, avec leurs châssis à molettes et leurs chevaux circulant dans de grandes galeries. En fait, l'extraction souterraine a été bien plus diversifiée et la majorité des exploitations ne se manifestaient que par des installations de surface et souterraines bien plus modestes. Les vestiges en sont souvent encore bien apparents pour ceux qui veulent les rechercher : l'archéologie industrielle a encore là un vaste champ d'investigation potentiel.