Formation de Mirwart (MIR) |
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Origine du nom : coupe type dans la tranchée du chemin de fer Namur-Arlon traversant le village de Mirwart (ancien «Grès dAnor»). Lithologie : la Formation de Mirwart consiste en une alternance irrégulière de phyllades, schistes et siltites bleu noir avec des quartzophyllades et des bancs ou des paquets de quartzites de tonalité claire. Les roches argileuses dominent, mais les quartzites et les quartzophyllades, plus résistants à l'érosion, constituent la majorité des affleurements. Les quartzites font souvent saillie dans la topographie et sous-tendent généralement les crêtes et les collines. Les grès micacés sont présents, mais nettement moins abondants que dans la Formation de Saint-Hubert sous-jacente, bien exposée au nord, sur la feuille Hotton-Dochamps. Les phyllades, les schistes et les siltites sont bleu foncé à noir ou gris sombre ; par altération, ils deviennent souvent gris clair, vert sale et jaunâtres ou encore rouges. Les quartzites sont presque exclusivement des quartzites typiques, parfois laminaires. De très rares quartzites à ciment ont été observés. Ce sont des roches à grain fin à moyen (0,1 à 0,3 mm), rarement et très légèrement feldspathiques ou carbonatées. Une légère effervescence à HCl/0,1 N, en particulier vers le sommet de la formation, annonce le caractère carbonaté nettement marqué de la Formation de Villé sus-jacente. Ces quartzites sont gris, gris bleu, beige clair, blancs ou crème, parfois à ponctuations rouille. Ils sont tantôt rubéfiés (pigment hématitique), tantôt décolorés par altération. Les quartzites se présentent en bancs isolés ou en paquets de 4 à 10 m d'épaisseur, exceptionnellement de 15 à 35 m (carrière de Bande), souvent entrelardés de minces intercalations centimétriques de schistes. Les bancs sont pluridécimétriques à métriques, généralement irréguliers, lenticulaires, à joints ondulants et parfois à base ravinante. La stratification est souvent oblique ou entrecroisée. Les rides de courant sont fréquentes. De spectaculaires chenaux dérosion ont pu être observés localement (carrière du Bois des Moines, à mi-distance entre les lieux-dits «Aux vieilles Forges» et «La Surveillance»). De nombreux bancs de quartzite contiennent des pelures, des clastes et des galets de shale foncé à noir, souvent confinés vers la base des bancs. Cest le résultat du remaniement de couches argileuses sous-jacentes. Par leurs caractères (clastes, galets, bases de bancs ravinantes, chenaux, joints ondulants, stratifications obliques et entrecroisées, etc.), les quartzites de la Formation de Mirwart suggèrent un dépôt sous des conditions de haute énergie dans des eaux peu profondes. Les quartzophyllades sont formés par l'alternance de fines strates (mm à cm) phylladeuses et gréseuses ; ils présentent donc des zones alternativement bleu noir et grises. Les proportions phyllades/grès sont extrêmement variables. Ces lithologies constituent des barres plurimétriques bien individualisées ou quelques couches de transition entre les phyllades et les quartzites. La disposition des alternances nest pas régulière. On reconnaît du litage ondulant, lenticulaire et des structures «en flamme». Le caractère chaotique des alternances reflète une bioturbation intense du sédiment. Sur le territoire de la feuille, le Formation de Mirwart constitue le cur de lanticlinal de Halleux. Elle affleure également à lE de La Roche-en-Ardenne, au flanc N du synclinal de La Roche. Le contact avec la Formation de Saint-Hubert sous-jacente nest pas visible. La limite avec la Formation de Villé sus-jacente a été placée au sommet de la dernière barre plurimétrique de quartzite, jalonnée par danciennes petites carrières et constituant ainsi un repère stratigraphique commode (fig. 4). |
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Figure 4 : Petite carrière dans le niveau de quartzites marquant le sommet de la Formation de Mirwart, surmonté par les phyllades de base de la Formation de Villé. Localisation : route de La Roche-en-Ardenne à Houffalize, entre Villez et Maboge. |
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Paléontologie : la Formation de Mirwart est peu fossilifère. A côté de quelques rares gisements de brachiopodes (Rhenorensselaeria crassicosta), on trouve plus fréquemment des végétaux flottés (Taeniocrada decheniana), surtout vers le sommet. Vers le sommet encore, on note lapparition de petits crinoïdes annonciateurs des caractères typiques de la Formation de Villé sus-jacente. Epaisseur : L'épaisseur totale de la Formation de Mirwart sur le territoire de la feuille Champlon-La Roche-en-Ardenne n'est pas connue. Selon Brühl (1966), elle dépasserait 700 m dépaisseur à Halleux. Au bord SW du Massif de Stavelot, sur la feuille Hotton-Dochamps, la formation a une épaisseur de lordre de 1050 m. Cette valeur est proche de celle proposée par Asselberghs (1954), à savoir 1100 m minimum. Selon Godefroid et al. (1994), son épaisseur au bord S du Synclinorium de Dinant varierait de 300 à 700 m. Age : Dans les anciennes publications, la Formation de Mirwart (= Grès dAnor) est rapportée au Siegenien (Sg2) par Maillieux (1937) ou au Siegenien inférieur (S1), faciès méridional d'Anlier ou faciès septentrional du Bois d'Ausse par Asselberghs (1946). Dans son stratotype, la majeure partie de la formation serait dâge praguien (Godefroid et al. , 1994). Utilisation : En 1997, deux carrières étaient en exploitation, lune pour pierres de construction (carrière de Halleux) et lautre pour granulats (carrière de Bande). De nombreuses petites carrières ont été ouvertes dans le passé probablement dans les mêmes buts. Affleurements représentatifs : Carrière de Bande à l'E de la route N4, à environ 3,6 km au NW de la Barrière de Champlon. Carrière de Halleux à environ 1 km au SW de l'église de Halleux. Carrière du Bois des Moines à environ 2,1 km au NW de la Barrière de Champlon. Coupe le long de la route de La Roche-en-Ardenne à Houffalize au NNW du hameau de Villé ; sommet de la formation et contact avec la Formation de Villé sus-jacente. Pour en savoir plus : Asselberghs (1946) ; Godefroid et al. (1994).
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