Alluvions anciennes (ALA)

Au Pliocène supérieur, la Meuse coule dans les altérites de la pénéplaine Mio-Pliocène et étend librement ses alluvions (traînée mosane - Macar, 1947). Ces dépôts constituent les très hautes terrasses de la Meuse et ont été signalées par Pissart (1959) dans l’interfluve entre la Meuse et la Lesse à Anseremme où ces sédiments ont été piégés dans des poches karstiques. Le matériau est un gravier constitué d’une majorité de galets de quartz blanc (dragées) mêlés à des éléments locaux et d’autres en provenance de la partie orientale du bassin de Paris ("kieseloolithe", quartzite mauve du Bundsandstein des Vosges).

Ultérieurement, à la fin du Pliocène (Prae-Tiglien), l’encaissement de plus en plus profond de la vallée, en réponse au surélèvement de l’Ardenne, piège le tracé de la Meuse et de ses principaux affluents. L’approfondissement de la vallée est affecté de périodes de ralentissement marqués par sept niveaux de terrasse répertoriés dans la Meuse dinantaise (Seret, 1957 ; Clairbois, 1959). Ces terrasses traduisent les périodes climatiques particulièrement froides durant lesquelles le creusement de la vallée est ralenti par l’abondance des dépôts de versant. Des structures sédimentaires indiquant leur établissement pendant des périodes climatiques plus rigoureuses que celles que nous connaissons actuellement ont été enregistrées dans ces dépôts de terrasses : cryoturbations syngénétiques, "cailloux mous", gros blocs amenés par des radeaux de glace, ...

Les dépôts de terrasse sont conservés à l’état de fragments isolés et ne sont mis à découvert que par le colluvionnement qui les démantèle le long des versants de la Meuse et de la Lesse.

Le contour des dépôts de terrasse a pu être mis en évidence par la mesure de la charge graveleuse des sols lors de l’établissement des cartes pédologiques (Bourguignon P., 1963 ; 1964). Les contours de ces sols à graviers fluviatiles ont été reportés sur la carte géologique. L’épaisseur de ces alluvions anciennes n’est pas connue.

Pour plus de détails :
Macar P. (1947)
Seret G. (1957)
Clairbois. A.M. (1959)
Pissart A. (1959)
Bourguignon P. (1963 ; 1964)

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