Formation de Terwagne (TER)

Origine du nom : coupe à l’est du village de Terwagne au coeur du Condroz (Conil, 1967).
Description :
La Formation de Terwagne apparaît tant au bord nord du Synclinorium de Dinant, que dans l’unité de Malonne-Bousalle.
Au nord de la bande calédonienne, la Formation de Terwagne surmonte les Dolomies de Namur. Elle est constituée de calcaires stratifiés, fins, tantôt clairs, tantôt nettement foncés, alternant avec des bancs métriques de dolomie grenue grise. Ces calcaires sont caractérisés surtout par le net développement de faciès algaires (stromatolithes, oncolithes, intraclastes,…) ainsi que par la présence de bancs de calcaire très finement grenu et souvent très clair, riches en gastéropodes vermétiformes. Ces faciès traduisent un milieu de sédimentation confiné peu profond.
Dans l’Allochtone ardennais, la Formation de Terwagne succède soit à la Dolomie de Sovet, soit repose directement sur les couches de la Formation de Longpré. Ce sont aussi des calcaires stratifiés, fins, clairs ou foncés, souvent algaires, contenant plusieurs horizons plus grenus, clairs et parfois oolithiques. Ces calcaires contiennent des clastes algaires, des oncoïdes ainsi que de temps à autre des rubans de stromatolithes. Ils recèlent aussi quelques minces horizons de microbrèche, en particulier dans la partie inférieure de la formation. La macrofaune y est très pauvre et se résume à de rares petits brachiopodes et à des gastéropodes vermétiformes. Plusieurs bancs renferment des traces de terriers comblés de sparite blanche. La dolomitisation affecte quelque peu la formation, en particulier dans ses bancs plus grossiers.
Le sommet de la formation contient un horizon conglomératique à ciment cinéritique (cinérite M, Delcambre, 1996). Sa limite supérieure est fixée à l’apparition des faciès nettement bioclastiques de la Formation de Neffe, apparition située une quinzaine de mètres au-dessus de cette cinérite.
Épaisseur : la Formation de Terwagne a une épaisseur dépassant les 100 m dans l’Unité de Malonne-Bousalle. Cette valeur est légèrement inférieure au bord nord du Synclinorium de Dinant.
Âge : Viséen, Moliniacien (fig. 19).
Utilisation : le Calcaire de Terwagne a été exploité localement pour fournir de l’empierrement.
Affleurements représentatifs :
  • - au sud-ouest de Gesves, la Formation de Terwagne affleure aux deux flancs de la vallée du Ruisseau d’Hoûte (fig.15 K, L, M) ;
  • - ces couches apparaissent encore le long de la route parcourant la vallée du Ruisseau à Pourain et Assesse (fig. 18 B, C) ;
  • - la Formation de Terwagne affleure aussi à Gesves, au sud du mur d’enceinte du château, le long de la chaussée traversant le village (fig. 21 A) ;
  • - dans la vallée du Samson, la Formation de Terwagne affleure mal. Pour l’observer, il conviendra de parcourir le flanc nord de la vallée du Ruisseau de la Campagne, à l’ouest de la route reliant le château d’Haltinne au hameau de Bellaire. Le sommet de la formation et son contact avec la Formation de Neffe y sont exposés dans une suite de carrières creusées dans le versant.
Pour en savoir plus : Paproth, Conil, et al. (1983)
Poty, et al. (2001)

Fig. 15. Affleurements significatifs dans le Dévonien et le Dinantien dans les vallées du Ruisseau du Fond des Vaux et du Samson entre Bizonzon et Pourain.

Fig. 18. Localisation de quelques affleurements significatifs dans le Dinantien de la vallée du Ruisseau d’Hoûte.

Fig. 19. Échelle biostratigraphique du Dinantien de la Belgique et distribution des formations dans ce schéma.

Fig. 21. Affleurements significatifs du Viséen dans le village de Gesves