Formation de Namur (NMR)

Origine du nom : « Grandes Dolomies de Namur », rochers au flanc nord de la vallée de la Meuse à Marche-les-Dames (de Dorlodot, 1895a).
Description :
La Formation de Namur est constituée de dolomies. Elle a été cartographiée dans l’Unité de Malonne-Bousalle. Plusieurs membres peuvent être reconnus :
  • - à la base, la Formation de Namur débute par des bancs peu épais de calcaire et de dolomie argileux et foncés, contenant des gros bioclastes. Ces couches sont séparées par de minces intercalations de schiste carbonaté et des cordons de chert noir. Ces premiers bancs correspondent au Calcaire d’Yvoir observé au bord nord du Synclinorium de Dinant ;
  • - à ces couches stratifiées succèdent des dolomies massives très crinoïdiques. Ces bancs plurimétriques correspondent selon toute vraisemblance vers le sud à l’Encrinite de l’Ourthe ;
  • - le troisième ensemble comprend des couches de dolomie plus stratifiées contenant des crachées granodécroissantes de crinoïdes correspondant à des séquences d’épandage. Cette dolomie foncée, parfois pulvérulente contient des lits de caries ou de rognons blancs calcitiques. Elles renferment quelques horizons riches en macrofaune (brachiopodes, Syringopora ...) ;
  • - le dernier membre regroupe des dolomies massives grenues, plus claires. Ces couches contiennent des lits de grosses géodes et au sommet des oolithes. Ces dolomies à oolithes renferment en outre les traces de gros brachiopodes (Levitusia humerosa) et correspondent au Membre des Avins.
Cette dolomie oolithique est limitée au sommet par une surface ravinante comblée par un demi mètre de dolomie noire et pulvérulente, et par un à deux mètres de brèche dolomitique située à la base de la Formation de Terwagne. Cette surface correspond à une vaste lacune escamotant l’équivalent stratigraphique des Calcaires et Dolomies de Sovet du bord nord du Synclinorium de Dinant.
La présence de la Formation de Namur s’accompagne souvent du développement de larges lapiez ruiniformes, lié au caractère fort karstifié des dolomies. Ses couches correspondent stratigraphiquement à celles des Groupes Yvoir-Ourthe, Leffe- Martinrive, voire Longpré du bord nord du Synclinorium de Dinant.
Épaisseur : au moins 120 m dans la vallée du Samson.
Âge : Tournaisien supérieur - Ivorien. L’oolithe supérieure est encore tournaisienne (fig. 19).
Utilisation : aucune sur la carte.
Affleurements représentatifs :
Á Jausse, la Formation de Namur peut être observée au versant ouest de la vallée du Samson. La base plaquetée et riche en cherts est entaillée au bord de la chaussée (fig. 17 A). Les dolomies crinoïdiques affleurent dans les rochers dominant cette entaille, de part et d’autre du sentier de randonnée et derrière les maisons faisant face au carrefour avec la route menant aux Tombes (fig. 17 B, C). L’oolithe du sommet est mise à nu par une petite entaille creusée à la lisière nord du sous-bois couvrant le versant (fig. 17 D).
Pour en savoir plus : Delépine (1911)
Paproth, Conil, et al. (1983)
Poty, et al. (2001)

Fig. 17. Quelques affleurements clefs dans la Formation de Namur au lieu-dit « Jausse » dans la vallée du Samson.

Fig. 19. Échelle biostratigraphique du Dinantien de la Belgique et distribution des formations dans ce schéma.