Formation de Lustin (LUS)
Origine du nom : |
coupe des rochers de Frênes à Lustin sur
le territoire de la carte (Coen-Aubert,
Coen, 1974).
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Description :
Au bord nord du Synclinorium de Dinant, entre Tailfer et la
vallée du Hoyoux, la Formation de Lustin peut être divisée en
plusieurs termes :
- - à la base, quelques bancs de calcaire bioclastique à crinoïdes
servent de semelle au premier horizon de calcaire massif
construit clair à stromatopores lamellaires puis massifs et
branchus. Cette première masse construite est épaisse d’une
quinzaine de mètres ;
- - ce premier ensemble construit et massif est surmonté par un
paquet de calcaire plus argileux et plus foncé, renfermant
un voire deux gros buissons de Disphyllum et une faune
plus diversifiée (tabulés, brachiopodes, …) et des calcaires
noduleux à gros bioclastes ;
- - ensuite, apparaît un second épisode non stratifié de calcaire
clair assez fin, à stromatopores massifs et branchus, tabulés
branchus et rugueux solitaires. Ce second épisode clôture
la première partie de la formation dominée par les épisodes
construits ;
- - la seconde moitié de la Formation de Lustin comprend
des bancs de calcaire stratifié clair ou foncé, souvent
finement grenu, avec la base quelques bancs de calcaire à
stromatopores lamellaires (rubané de Tailfer), équivalent
stratigraphique du Marbre de Cousolre. Entre ces couches
sont intercalés trois gros horizons argileux verdâtres
soulignés à leur base de petits rubans de brèche. Ces bandes
argileuses correspondent à trois dépôts cinéritiques. Vers
le sommet surtout, la formation renferme encore quelques
bancs à stromatopores et rugueux massifs.
Au nord de la bande calédonienne, la séparation entre deux
ensembles, le premier massif, le second mieux stratifié reste de
mise. Le premier terme y est cependant moins puissant. Cette
diminution semble davantage être liée à la réduction d’épaisseur
de la première partie de la Formation de Lustin, en particulier à
l’amaigrissement très net, sinon la disparition totale du second
horizon construit (coupe de Coutisse, Coen-Aubert, Lacroix,
1979). La Formation de Lustin y a été autrefois scindée en
deux unités par Graulich (1961 - Assises du Malpas et de la
Marlagne) et par Tsien, et al. (1973 - formations de Gourdinne
et de la Marlagne) pour distinguer les couches essentiellement
massives et construites de la base, des calcaires surtout stratifiés
de la moitié supérieure.
Le sommet de la Formation de Lustin est fixé au banc de
calcaire noduleux et aux schistes de la base de la Formation
d’Aisemont.
Épaisseur : |
le long de la Meuse, la Formation de Lustin est
puissante de 105 m. Cette valeur est comparable à
celle observée le long du Hoyoux et peut donc être
appliquée aux Calcaires de Lustin présents sur le
bord nord du Synclinorium de Dinant au nord de
Gesves. La Formation de Lustin ne dépasse pas
60 m au nord de la Bande calédonienne dans la
coupe de Faulx-les-Tombes.
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Âge : |
Frasnien. La Formation de Lustin est pauvre en
conodontes. La coupe de référence de Lustin montre à
hauteur des gros buissons de Disphyllum, Ancyrodella
gigas (Coen-Aubert, Coen, 1974 ; fig. 14). Sur la carte
Gesves-Ohey, on ne dispose d’aucune datation.
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Utilisation : |
plusieurs carrières entaillent le Calcaire de Lustin.
À Faulx-les-Tombes, au flanc sud du Ruisseau
de Wanet, au sud-est de Strud, des moellons et
de l’empierrement ont été extraits de plusieurs
excavations.
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Affleurements représentatifs :
- - la coupe de Faulx-les-Tombes est incomplète tant sur le
versant est que sur le versant ouest de la vallée du Samson.
Base et sommet de la Formation de Lustin y affleurent
cependant très bien (fig. 11 D, G, H, I) ;
- - la partie supérieure de la Formation de Lustin est aussi
exposée dans un chapelet de carrières creusées au sud-est de
Strud, à la lisière sud du bois couvrant la crête dominant au
nord le Noir Ri (fig. 12 B) ;
- - au bord nord du Synclinorium de Dinant, la Formation de
Lustin est visible sur les deux flancs de la vallée du Samson,
au sud de la bifurcation vers Sorinnes-la-Longue, au lieu-dit
« Bethléem ». Seule sa base est accessible dans les carrières
occupées par des baraquements en ruine situés au coeur de la
courbe décrite par la route parcourant la vallée. La coupe se
poursuit dans la carrière située derrière les maisons bordant
la sortie sud du virage.
Pour en savoir plus : |
Boulvain, et al. (1999)
Coen-Aubert, Coen (1974)
Coen-Aubert, Lacroix (1979)
Lacroix (1974 a et b)
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Fig. 11. Quelques affleurements significatifs dans le Dévonien de la vallée
du Samson autour du château de Faulx-les-Tombes.
Fig. 12. Affleurements significatifs dans le Dévonien moyen et supérieur de
l’Unité de Malonne-Boussale au sud de Strud (Haltinne).
Fig. 14. Échelle biostratigraphique du Frasnien de la Belgique. Distribution
des formations rencontrées sur la carte Gesves-Ohey dans ce
schéma.
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