Formation de Lives (LIV)
Description :
Le Calcaire de Lives surmonte celui de Neffe dont il est
séparé par le Banc d’Or, horizon cinéritique constitué d’un
conglomérat à galets calcaires et d’une matrice argileuse issue de
la dégradation de cendres volcaniques (L1, Delcambre, 1989).
Il est constitué de séquences à bases bioclastiques et sommets
formés de calcaires fins, algaires, parfois stromatolithiques. Ces
séquences traduisent des alternances entre périodes d’ouverture
du bassin sédimentaire et des périodes de confinement dans une
mer très peu profonde.
Au bord nord du Synclinorium de Dinant, les premières
séquences sont de faible puissance et souvent de teinte plus
claire. Elles renferment un premier horizon de brèche calcaire
désigné sous le nom de « Petite Brèche ». Ces couches
contiennent aussi un second banc cinéritique, situé entre 3 et
5 m de la base de la formation (cinérite L2, Delcambre, 1989).
En montant dans la série, ces séquences deviennent de plus en
plus épaisses, leurs bases bioclastiques sont davantage marquées
tant par leur épaisseur que par leur caractère nettement plus
grossier. Ce premier ensemble d’une quinzaine de séquences
(V2bα auctores) forme le Membre de Haut-le-Wastia (Poty,
et al., 2001).
Ce membre est surmonté d’une grosse séquence (β ou « 0 »)
formée de bancs métriques de calcaire foncé bioclastique,
souvent grossier, renfermant des lits de gros bioclastes (rugueux,
brachiopodes, gastéropodes...). Le chapeau algaire de cette
séquence aisément identifiable contient un troisième repère
argileux cinéritique L3 (Delcambre, 1996). Cette grosse
séquence forme le Membre de Corphalie et atteint une épaisseur
d’une vingtaine de mètres.
À ces bancs succèdent un ensemble de séquences
plurimétriques à bases bioclastiques bien développées (Membre
des Awirs). Certaines contiennent des rognons de chert et
des horizons riches en rugueux. En grimpant dans la colonne
stratigraphique, les Calcaires de Lives renferment des horizons
de brèche de plus en plus développés. La bréchification affecte
d’abord les chapeaux de séquence puis la totalité des couches.
La Formation de Lives passe, parfois de façon très diffuse, aux
calcaires clairs des Grands Malades sus-jacents : la limite se
place souvent au coeur de cette masse de brèche.
Dans cette unité, sur la carte voisine de Bioul-Yvoir, la
bréchification fort poussée n’avait pas souvent permis de
distinguer la Formation des Grands Malades de celle de Lives. À
partir de la méridienne de Gesves, le processus de bréchification
semble moins important qu’à l’ouest : dans la plupart des
coupes disponibles, peu nombreuses il est vrai, il a été possible
de discerner au-dessus de la Formation de Lives une masse de
calcaire gris clair attribuée à la Formation des Grands Malades
et de fixer une limite entre ces deux unités.
Dans l’Unité de Malonne-Bousalle, le passage de la Formation
de Lives à celle des Grands Malades est plus net et s’opère soit
à l’apparition des calcaires algaires du Membre de Maizeret
de la Formation des Grands Malades autour de Thon-Samson,
soit presque directement au passage à des calcaires clairs plus
massifs, souvent bréchifiés, à hauteur de Goyet, plus en amont
dans la vallée du Samson. La composition de la Formation de
Lives ressemble à celle observée dans l’Allochtone ardennais, à
la différence de la quasi-absence de bréchification, du caractère
nettement foncé des premières séquences du Membre de Haut-le-Wastia
et de la présence au sommet de l’unité de 4 à 5 petites
séquences de calcaire plus clair à cherts, précédant les calcaires
de la Formation des Grands Malades et jamais observées au sud
de Gesves.
Le développement des brèches dans le Synclinorium de
Dinant est attribué à la présence de matériaux évaporitiques
sédimentés lors de périodes de confinement du bassin (lors
des phases algaires). Le processus de formation de la Grande
Brèche a été l’objet de plusieurs modèles et de multiples
controverses (Pirlet, 1972 ; De Putter, 1995). À Maizeret
(carrière Transcar), les traces de ces dépôts évaporitiques dans
la Formation de Lives abondent (pseudomorphoses d’anhydrite,
textures chicken-wire,….).
Affleurements représentatifs :
![]() Fig. 15. Affleurements significatifs dans le Dévonien et le Dinantien dans
les vallées du Ruisseau du Fond des Vaux et du Samson entre
Bizonzon et Pourain.
![]() Fig. 18. Localisation de quelques affleurements significatifs dans le
Dinantien de la vallée du Ruisseau d’Hoûte.
![]() Fig. 19. Échelle biostratigraphique du Dinantien de la Belgique et
distribution des formations dans ce schéma.
![]() Fig. 22. Quelques affleurements illustrant le Viséen moyen et supérieur de
la vallée du Samson entre Thon-Samson et Mozet.
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