Formation de Lives (LIV)

Origine du nom : carrière du Piton de Lives, sur la rive sud de la Meuse en aval de Namur (Demanet, 1923).
Description :
Le Calcaire de Lives surmonte la Formation de Neffe dont il est séparé par le Banc d’Or de Bachant. Il est constitué de séquences à bases bioclastiques et sommets formés de calcaires fins, algaires, parfois stromatolithiques.
Sur la carte, les premières séquences sont de faible puissance et souvent de teinte assez claire. Elles renferment un premier horizon de brèche calcaire désigné sous le nom de Petite Brèche. Ces couches contiennent aussi un second banc cinéritique, situé entre 3 et 5 m de la base de la formation (cinérite L2, Delcambre, 1996). En montant dans la série, ces séquences deviennent de plus en plus épaisses, leurs bases bioclastiques se marquent davantage tant par leur épaisseur accrue que par leur caractère nettement plus grossier. Ce premier ensemble d’une quinzaine de séquences (V2bα auctores) forme le Membre de Haut-le-Wastia (Poty et al. 2001).
Ce premier membre est surmonté d’une grosse séquence (β ou « 0 ») formée dans sa partie inférieure, de bancs métriques de calcaire foncé bioclastique renfermant des lits de gros bioclastes (rugueux, brachiopodes, gastéropodes,...). Le chapeau algaire de cette séquence aisément identifiable, divisé en bancs assez minces de calcilutite, contient un troisième repère argileux cinéritique L3 (Delcambre, 1996). Ce Membre de Corphalie atteint une épaisseur d’une vingtaine de mètres.
À ces bancs succèdent un empilement de séquences plurimétriques à bases bioclastiques bien développées (Membre des Awirs). Certaines contiennent des rognons de chert. À Malonne et au sud-ouest de Floreffe, ces calcaires renferment des horizons de brèche de plus en plus développés vers le haut. La bréchification affecte surtout les chapeaux de séquence puis la totalité des couches. Dans ces coupes, ainsi que dans la vallée de la Meuse, la Formation de Lives passe de façon très diffuse aux calcaires clairs des Grands Malades sus-jacents. La limite se place au coeur de la Grande Brèche. Sur la carte voisine 47/5-6 Tamines - Fosses-la-Ville (Delcambre, Pingot, 2014), la bréchification plus poussée n’a pas permis de distinguer la Formation des Grands Malades de celle de Lives.
Les séquences de la Formation de Lives traduisent des alternances entre périodes d’ouverture du bassin sédimentaire et des périodes de confinement dans une mer très peu profonde. Le développement des brèches est attribué à la présence de matériaux évaporitiques sédimentés lors de périodes de confinement du bassin (dans les parties algaires). Des traces de ces matériaux subsistent sous la forme de gros nodules calcitiques de texture chicken-wire observés çà et là, notamment dans la coupe de Malonne dans le Membre des Awirs. Le processus de formation de la Grande Brèche a été l’objet de plusieurs modèles et de multiples controverses (Pirlet, 1972 ; De Putter, 1995).
Épaisseur : variable, en fonction de la part prise par la bréchification des couches. Le V2bα est épais de 35 à 40 m, la séquence « 0 » ne dépasse pas 20 m et les couches stratifiées qui la surmontent représentent encore au minimum une vingtaine de mètres de couches. L’épaisseur de la brèche est très variable.
Âge : Viséen, Livien (fig. 27).
Utilisation : la Formation de Lives a été exploitée en carrière pour la production de granulats et de moellons tant dans la vallée de la Meuse qu’autour de Malonne.
Affleurements représentatifs :
  • - la Formation de Lives affleure dans le versant ouest de la vallée de la Meuse, en contrebas du centre spirituel de la Pairelle dans une suite de carrières creusées à mi-pente du versant ;
  • - ces couches sont aussi exposées dans les carrières creusées au flanc ouest de la vallée de Malonne face au collège Saint Berthuin (fig. 24 - L).
Pour en savoir plus : Delépine (1911)
Pirlet (1972)
Paproth et al. (1983a)
Poty et al. (2001)

Fig. 24. Affleurements dans le Famennien et le Dinantien de la vallée du Ruisseau de Malonne (ou Landoir).

Fig. 27. Distribution des unités lithostratigraphiques dans le schéma biostratigraphique du Dinantien de Belgique et des régions limitrophes.