Formation de Lives (LIV)
Description :
Le Calcaire de Lives surmonte la Formation de Neffe dont
il est séparé par le Banc d’Or de Bachant. Il est constitué de
séquences à bases bioclastiques et sommets formés de calcaires
fins, algaires, parfois stromatolithiques.
Sur la carte, les premières séquences sont de faible puissance
et souvent de teinte assez claire. Elles renferment un premier
horizon de brèche calcaire désigné sous le nom de Petite Brèche.
Ces couches contiennent aussi un second banc cinéritique,
situé entre 3 et 5 m de la base de la formation (cinérite L2,
Delcambre, 1996). En montant dans la série, ces séquences
deviennent de plus en plus épaisses, leurs bases bioclastiques se
marquent davantage tant par leur épaisseur accrue que par leur
caractère nettement plus grossier. Ce premier ensemble d’une
quinzaine de séquences (V2bα auctores) forme le Membre de
Haut-le-Wastia (Poty et al. 2001).
Ce premier membre est surmonté d’une grosse séquence (β
ou « 0 ») formée dans sa partie inférieure, de bancs métriques de
calcaire foncé bioclastique renfermant des lits de gros bioclastes
(rugueux, brachiopodes, gastéropodes,...). Le chapeau algaire
de cette séquence aisément identifiable, divisé en bancs assez
minces de calcilutite, contient un troisième repère argileux
cinéritique L3 (Delcambre, 1996). Ce Membre de Corphalie
atteint une épaisseur d’une vingtaine de mètres.
À ces bancs succèdent un empilement de séquences
plurimétriques à bases bioclastiques bien développées (Membre
des Awirs). Certaines contiennent des rognons de chert. À
Malonne et au sud-ouest de Floreffe, ces calcaires renferment
des horizons de brèche de plus en plus développés vers le haut.
La bréchification affecte surtout les chapeaux de séquence puis
la totalité des couches. Dans ces coupes, ainsi que dans la vallée
de la Meuse, la Formation de Lives passe de façon très diffuse
aux calcaires clairs des Grands Malades sus-jacents. La limite
se place au coeur de la Grande Brèche. Sur la carte voisine
47/5-6 Tamines - Fosses-la-Ville (Delcambre, Pingot, 2014),
la bréchification plus poussée n’a pas permis de distinguer la
Formation des Grands Malades de celle de Lives.
Les séquences de la Formation de Lives traduisent des
alternances entre périodes d’ouverture du bassin sédimentaire et
des périodes de confinement dans une mer très peu profonde. Le
développement des brèches est attribué à la présence de matériaux
évaporitiques sédimentés lors de périodes de confinement du
bassin (dans les parties algaires). Des traces de ces matériaux
subsistent sous la forme de gros nodules calcitiques de texture
chicken-wire observés çà et là, notamment dans la coupe de
Malonne dans le Membre des Awirs. Le processus de formation
de la Grande Brèche a été l’objet de plusieurs modèles et de
multiples controverses (Pirlet, 1972 ; De Putter, 1995).
Affleurements représentatifs :
![]() Fig. 24. Affleurements dans le Famennien et le Dinantien de la vallée du
Ruisseau de Malonne (ou Landoir).
![]() Fig. 27. Distribution des unités lithostratigraphiques dans le schéma
biostratigraphique du Dinantien de Belgique et des régions limitrophes.
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