Formation de Bruxelles (BXL)

Origine du nom : “Sables bruxelliens” ou “Bruxellien”, introduit par Dumont en 1839.
Description :
Il s’agit généralement de sables quartzeux plus ou moins glauconifères, variant de la couleur blanchâtre à rouille en passant par toutes les teintes ocre. Ils peuvent également être verdâtres en fonction de la teneur en glauconie non oxydée. On y trouve localement des concrétions gréseuses. À l’est de la carte, la partie affleurante de la formation est constituée de sables plus fins un peu argileux, avec parfois quelques lits marneux, décarbonatés (ce qui leur donne un aspect remanié), dans les tons ocre clair.
Au sud-ouest de Huldenberg (vers Overijse), on note la présence dans la partie supérieure de la Formation de Bruxelles de niveaux ferrugineux indurés d’épaisseur plurimétrique dans les tons ocre à rouille. La présence de tels niveaux, actuellement disparus, pourrait expliquer les grands replats à l’ouest du Meerdaalbos qui soulignent la base de la Formation de Sint-Huibrechts-Hern qui recouvre les sables de Bruxelles (Gullentops, communication personnelle).
La partie centrale de la carte (notamment entre Archennes et Neerijse) présente une succession particulière de faciès bien exposée dans différentes carrières (à Archennes, Neerijse et anciennement à Nethen). De la base au sommet, on rencontre à Neerijse :
  • - du sable très grossier brun-vert à gris en sets décimétriques à pluridécimétriques à lamines obliques souvent glauconifères. Présence parfois de bioturbations et de petits niveaux argileux ;
  • - du sable grossier ocre clair où la lamination devient progressivement plus horizontale et ténue ;
  • - du sable à niveaux de cupules d’argile ou à concrétions gréseuses. Présence de lits marneux. Localement, on observe des coraux et des traces d’organismes fouisseurs. Les traces de bioturbations deviennent de plus en plus fréquentes vers le haut ;
  • - du sable plus fin. La lamination soulignée par des lits de cupules argileuses est oblique à la base et tend à s’aplanir vers le haut. Présence de bioturbations verticales et de concrétions gréseuses fistuleuses ;
  • - du sable homogène, parfois micacé, clair et fin à vagues lamines horizontales. On note quelques traces de bioturbations ainsi que des concrétions fistuleuses dispersées ;
  • - du sable fin ocre argileux ou pur à grès fistuleux et lamines plus sableuses grises.
À Archennes, le niveau de base à sets de lamines obliques est particulièrement grossier et bien exprimé.
La carrière de Neerijse a fait l’objet d’une étude granulométrique et lithologique détaillée (Houthuys, Gullentops, 1988 - fig. 7). La base plus grossière (> 250 µm) de la coupe témoigne d’un faciès de fond de chenal. Les granulométries plus fines du sommet de la coupe (entre 125 et 175 µm) montrent une diminution progressive de l’énergie des courants de dépôt.
Épaisseur : de 30 m à 40 m en moyenne avec un maximum apparent de 55 m d’après les forages. L’épaisseur très variable de cette formation reflète sa mise en place dans une vaste zone chenalisante qui se marque sur cette carte par trois surcreusements de direction SSW-NNE : les chenaux de Neerijse, d’Archennes et de Chaumont-Gistoux (voir 3.2.).
Âge : Eocène moyen, début du Lutétien.
Utilisation : les sables sont exploités pour la construction. Certains niveaux indurés (grès carbonatés parfois siliceux, grès ferrugineux, « pierres de grottes ») ont été utilisés comme pierres de construction. La Formation de Bruxelles est un excellent aquifère (voir 4.1.).
Affleurements représentatifs :
La Formation de Bruxelles affleure généralement bien dans les chemins creux. Nous conseillons plus particulièrement les affleurements suivants :
  • - en prairie et dans les talus de la route dans la localité de Terlanen (BXL-1, fig. 8) ;
  • - au lieu-dit « de Schaatbroek » au sud-ouest de Terlanen (BXL- 2, fig. 8) ;
  • - au nord du Bisdom Kasteel au nord de la localité d’Eekhout (BXL, fig. 9 – niveau sommital ferrugineux bien exposé) ;
  • - dans les environs d’Archennes, le sable grossier caractéristique exploité anciennement en sablière (propriété privée) est visible depuis le plateau de La Hocaille, en contre-haut de l’affleurement HAN-1 de la figure 3.
  • - à l’ouest de la Ferme Linsmeau, au sud-est de Gottechain (BXL, fig. 6) ;
  • - sablière (en exploitation) au sud-ouest des Fermes Les Deux Chises, à l’est de Grez-Doiceau (BXL, fig. 10) ;
  • - à Nethen, la sablière montre le faciès habituel de la Formation de Bruxelles (BXL, fig. 11)
Pour en savoir plus : Camerman (1950a)
Denaeyer (1950)
Gullentops et al. (1988)
Houthuys (1990; 2011)
Houthuys, Gullentops (1988)
Vandenberghe et al. (1998)
Wouters, Vandenberghe (1994).

Fig. 3. Localisation des affleurements représentatifs de la Formation de Hannut (HAN-1 à 4) à Archennes.

Fig. 6. Localisation des affleurements représentatifs des formations de Kortrijk (KOR) et de Bruxelles (BXL) au sud-est de Gottechain.

Fig. 7. Évolution de la granulométrie et des structures sédimentaires de la Formation de Bruxelles à Neerijse (modifié d’après Houthuys et Gullentops, 1988).

Fig. 8. Localisation des affleurements représentatifs de la Formation de Bruxelles (BXL-1 et 2), de la Formation de Lede (LED) et de son contact avec la Formation de Bruxelles (BXL) à Terlanen.

Fig. 9. Localisation de l’affleurement représentatif de la Formation de Bruxelles (BXL) à Eekhout.

Fig. 10. Localisation des affleurements représentatifs des formations de Bruxelles (BXL) et de Sint-Huibrechts-Hern (SHH) 1 et 2 aux Fermes Les Deux Chises à l’est de Grez-Doiceau et de leur contact.

Fig. 11. Localisation de l’affleurement représentatif de la Formation de Bruxelles (BXL) à Nethen.