La Formation de la Famenne (FAM)

Les Formations de la Famenne (FAM) et d’Aye (AYE)


Dans la région considérée, les formations famenniennes affleurent très peu; leur description succincte sera le reflet de nos observations, limitées à des pointements en sous-bois, des caniveaux de chemin et quelques lits de ruisseaux. De plus, les coupes de bonne qualité (à l’ouest, celles des barrages de l’Eau d’Heure et à l’est, celles de la vallée de la Meuse) ne sont pas représentatives des lithologies observées sur la carte Sautour-Surice. L’absence de coupe de référence et la mauvaise qualité des affleurements ne nous permettent donc pas d’établir avec précision la colonne lithologique de ces formations.

Origine du nom :
  • dépression de la Famenne dont les schistes en occupent une partie (d’Omalius d’Halloy, 1835);
  • de la localité d’Aye, en Famenne (Thorez et al., 1977).

Souvent appelées «schistes» en raison de leur débitage particulier, les roches rencontrées dans la dépression de la Fagne sont des argilo-siltites micacées vertes à brunes. La schistosité (de type plan-axial) n’y étant pas uniformément développée, le terme «schiste» est souvent peu approprié et il serait judicieux à ce moment de parler «des shales et des schistes de la Famenne». Par ailleurs, ces roches sont fréquemment interstratifiées de grès fins micacés gris-vert, voire de quartzites en bancs centimétriques à décimétriques. Ces bancs plus grossiers sont souvent finement laminaires, on y observe des lumachelles à brachiopodes, de nombreuses pistes et terriers d’organismes fouisseurs, des concentrations d’ossicules et de tiges de crinoïdes ainsi que des structures sédimentaires de type «convolute bedding».

L’absence de coupes ne permet pas de dresser une colonne lithologique représentative du Famennien inférieur à l’affleurement sur cette carte. Cependant, en remontant l’écheveau des petits affleurements et pointements épars associés aux informations fournies par la carte de Forir (1899), on constate que la base de la formation est constituée principalement des schistes verts à vert olive finement micacés à petites lentilles pluricentimétriques de calcaire fin verdâtre; l’ensemble est fréquemment interstratifié de petites lentilles infracentimétriques de grès fin. Des horizons à granulométrie très fine succèdent à des horizons plus grossiers, mais il n’est pas possible d’observer l’architecture de l’ensemble. En reliant les différents points d’observation, on pourrait imaginer un assemblage ou une interdigitation de petits corps sédimentaires où les granulométries fines domineraient. Au gré des affleurements et remontant la colonne lithostratigraphique, il est manifeste que le caractère gréseux s’affirme, comme l’attestent les nombreux bancs décimétriques à pluridécimétriques de grès, voire de quartzite gris-vert micacé à laminations planes, accumulations fossilifères et structures sédimentaires diverses. Ces bancs ont par ailleurs fait l’objet de petites exploitations très locales et de courte durée, en relation avec leur caractère discontinu et lenticulaire. On observe par ailleurs un net changement dans la couleur des sédiments qui, outre les teintes vertes de la base, se parent de rouge violacé parfois sur des épaisseurs de plusieurs dizaines de mètres.

Cette difficulté de reconnaissance des différents affleurements a comme implication directe qu’il est relativement malaisé d’appréhender la structure géologique de la bande famennienne de la dépression de la Fagne. Des observations morphologiques jointes aux quelques mesures que nous avons pu prendre nous ont cependant permis de relever quelques axes de plis.

Par ailleurs, au nord-est du Massif de Philippeville et dans le coin NE de la feuille Surice, apparaît une étroite bande famennienne. Etant donnée la faible quantité d’affleurements, son tracé est tributaire du levé géologique effectué sur la carte Philippeville-Rosée (53/5-6, Boulvain & Marion, 1994) où apparaissent, du sud au nord, les Formations de la Famenne, d’Aye et d’Esneux. Pour la même raison, nous reprenons ci-dessous la description de la Formation d’Aye qui est donnée par les auteurs de la carte Philippeville-Rosée. Globalement, elle est formée de la base au sommet :

  • de schistes verdâtres avec quelques passées silteuses et bancs centimétriques de grès fin à laminations planes parallèles;
  • de siltites argileuses verdâtres contenant quelques lentilles de grès fin d’épaisseur centimétrique. Les accumulations de brachiopodes sont fréquentes.

Age : Famennien inférieur

Epaisseur : quelques centaines de mètres pour l’ensemble de ces deux formations.

Affleurements représentatifs :

Formation de la Famenne :

  • tranchée de la route Fagnolle-Roly, entre les lieux-dits
    «Tri Henri» et «Bois Pousset;
  • tranchées de la route Matagne-la-Grande et Villers-en-Fagne (Bois Naye Jean Lespoir et Bois de Fagne);
  • tranchées d’une ancienne voie de chemin de fer, entre Romedenne et Romerée (Bois des Cresses);
  • tranchées de la route Philippeville-Givet, à l’ouest du carrefour des routes vers Romedenne et Romerée;
  • route d’accès et champ de tir des anciennes poudreries réunies de Belgique.

Formation d’Aye :

  • sur la feuille Rosée (53/6, Boulvain & Marion, 1994), rive est de la vallée de l’Hermeton, dans le bois Chêneu, au nord de Gochenée (localité de la feuille Surice, 58/2).

Utilisation : l’altération de ces sédiments argilo-silteux a produit des gisements de grèze litée (colluvionnement de débris millimétriques à infracentimétriques) et d’argiles qui ont été exploités à divers endroits par les briqueteries, comme à Romedenne notamment. Ailleurs, des lieux-dits (Argilière au nord de Roly) rappellent encore la nature du sous-sol.

Pour en savoir plus :
Leriche (1931)
Donnay & Ramelot (1948)
Bellière (1954

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