La Formation de Philippeville (PHV)

Origine du nom : commune de Philippeville, entre Charleroi et Couvin (Boulvain et al., 1993).

La Formation de Philippeville est constituée, de la base au sommet :
  • de calcaire gris foncé parfois argileux, à brachiopodes et crinoïdes en bancs décimétriques à pluridécimétriques;
  • de dolomie grise ou beige correspondant en fait à une variation latérale du faciès bioconstruit connu sous le nom de «Marbre de Coulsore» (Beugnies et al., 1962) qui est un calcaire gris foncé à gris clair veinulé de calcite, plus ou moins riche en coraux notamment lamellaires et en brachiopodes;
  • d’alternances de calcaire gris à gris clair à stromatopores globuleux et branchus en bancs pluridécimétriques à métriques et de bancs de calcaires gris à gris foncé souvent laminaires ou bioclastiques (brachiopodes, gastéropodes) en bancs décimétriques à pluridécimétriques.

 

Fig.7 : Affleurements conseillés pour les formations frasniennes et famenniennes, à proximité de Laneffe..

Epaisseur : les deux premières unités pouvant être totalement dolomitisées ont une épaisseur de l’ordre de la cinquantaine de mètres.
L’unité supérieure ferait également de l’ordre de 50 m.
Dans la carrière de Gourdinne, la formation visible dans son intégralité totalise environ 100 m (Préat & Lapierre, 1986).

Coupes et affleurements conseillés :

Trois coupes sont représentatives de la Formation de Philippeville.

La coupe de Pry (fig.8; localisation fig.5) est située dans le talus est du chemin de fer Charleroi-Couvin entre Pry et la gare de formation de Walcourt. Du nord au sud, on observe dans l’ordre stratigraphique normal :

  • 3,2 m de calcaire gris en bancs décimétriques à brachiopodes et crinoïdes, suivis d’un hiatus de 14,8 m;
  • environ 30 m de dolomie beige et noire avec localement des fantômes de stromatopores branchus;
  • environ 13 m de calcaire gris clair à rosé à stromatopores globulaires et branchus, parfois finement laminaire, en bancs pluridécimétriques à métriques;
  • environ 14 m de calcaire gris foncé à noir en bancs minces, avec de fréquents gastéropodes et de calcaires gris clair à gris foncé en bancs pluridécimétriques à métriques, souvent laminaires, riches en faunes (stromatopores globulaires et branchus);
  • environ 7,5 m de calcaires gris en bancs pluridécimétriques parfois lenticulaires, localement dolomitisés, à gastéropodes et stromatopores.

Dans la coupe de Gourdinne (fig.6), et faisant suite aux 10 mètres de schistes gris vert (unité A in Préat & Lapierre, 1986, voir ci-dessus, Formation du Pont de la Folle), dix unités dolomitiques et carbonatées (B à K) sont individualisées. L’unité G (15 à 25 m) est un calcaire de très grande pureté et de couleur particulièrement claire qui, après essais de polissage, donne un marbre d’excellente qualité.

La coupe de la carrière du Petit Bois (fig. 9; localisation fig. 7) située à Laneffe près de la route N5 montre dans l’ordre stratigraphique normal et, du NW vers le SE :

  • 16 m de calcaires foncés en bancs décimétriques à pluridécimétriques, à ossicules de crinoïdes et brachiopodes, interstratifiés de fréquents niveaux calcschisteux;
  • un ensemble de 20 m formé à la base et sur une épaisseur de 3 m, de bancs décimétriques de calcaires riches en organismes constructeurs (alveolitides, tabulés), crinoïdes et brachiopodes, surmontés de niveaux dolomitiques beiges interdigités dans des niveaux de calcaire massif bioconstruit gris (stromatopores lamellaires et globuleux, tabulés et rugueux);
  • hiatus de 10 m;
  • 10 m de calcaires en bancs métriques, riches en organismes constructeurs (stromatopores globuleux et lamellaires, tabulés, rugueux massifs...);
  • après un hiatus d’un mètre, 10 m de calcaires noirs en bancs pluridécimétriques, à gastéropodes, brachiopodes, crinoïdes et quelques tabulés et rugueux.


 

Fig.8 : Colonne lithologique de la Formation de Philippeville dans la tranchée du chemin de fer à Pry..

 

Fig.9 : Colonne lithologique de la Formation de Philippeville dans la carrière «du Petit Bois», à Laneffe..

Age : partie moyenne du Frasnien.

Utilisation : le calcaire à coraux lamellaires (base de la formation), équivalent du «Marbre de Coulsore» des auteurs, a été exploité anciennement dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. Les dolomies font l’objet d’exploitations dans le Massif de Philippeville (Boulvain et al., 1994) essentiellement comme granulat d’empierrement. Les matériaux extraits à la carrière «Saint Antoine» à Gourdinne étaient uniquement destinés au concassage (granulats).

Pour en savoir plus :
Beugnies et al. (1962)
Coen-Aubert & Coen (1974)
Coen-Aubert (1982)
Préat & Lapierre (1986)
Boulvain et al. (1993)

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